PBI et pucerons au bon plant

Quelques définitions:

organisme parasitoïde. On définie un organisme parasitoïde comme un organisme qui fait une partie de son cycle de vie dans le corps d'un autre organisme en le détruisant contrairement aux parasites qui continuent de vivre au dépends de leur hôte. Dans le cas des insectes auxiliaires, les parasitoïdes sont toujours des hyménoptères , on peut ajouter, micro-hyménoptères car ces mini guêpes mesurent souvent moins de cinq millimètres.
la prédation. Elle correspond à un mode d'alimentation de proies vivantes, l'arthropode auxiliaire (insecte, acariens) mange le nuisible à tous les stades, oeufs, larves, nymphes (chrysalides ou pupes), adultes.

Un peu d'entomologie

Les pucerons font partie de l'ordre des Hemipteres et du sous-ordre des Sternorrhyncha et forment la super famille des aphidoidea. Cette super famille comprend 12 familles et compte environ 4600 espèces.
Vous pouvez voir la composition de la super famille des aphidoidea
La plupart des pucerons ravageant nos cultures appartiennent à la famille des aphididae, sous-famille des aphidinae, tribu des aphidini ou des macrosophini...

Mise en place

Les pucerons sont capable d'une une rapide pullulation grâce à une vitesse de développent élevée et une prolificité importante. Il faut savoir qu'une femelle peut engendrer de 30 à 70 larves susceptibles de pouvoir se reproduire en moins de deux semaines. On peut alors calculer qu'une seule femelle aura donné naissance à plusieurs milliers d'individus au bout d'un mois, plusieurs millions au bout de deux et plusieurs milliards au bout de trois.
Il s'agit pour nous d'intervenir le plus tôt possible sur les premiers foyers. Pour cela, nous installons des insectes parasitoïdes qui pourront repérer et contrôler les premiers pucerons. Nous avons deux possibilités: soit nous avons gardé dans nos serres, des plantes susceptibles d'abriter des oeufs qui donneront les femelles fondatrices des colonies, soit nous élevons sur de l'orge deux pucerons spécifiques des graminées (sitobion avenae et rhopalosiphum padi). Dans les deux cas, nous pouvons faire des lâchers d'insectes parasitoïdes (aphidius ervii, aphidius collemani), tôt dans la saison sur quelques pucerons ou petit foyer isolés et cela en préventif. Aphidius collemani parasite les petits pucerons comme le puceron du pêcher (myzus persicae) et celui du coton (aphis gossypii), et Aphidius ervi parasite ceux de taille plus importante comme celui de la tomate (macrosiphum euphorbiae) ou celui de la pomme de terre (aulacorthum solani)

Lorsque la population des pucerons augmente très vite (conditions climatiques favorables) et apparaissent en colonies importante, les insectes parasitoides ne peuvent plus contrôler les milliers de nouveaux individus, nous devons faire appel aux prédateurs. Nous avons recours alors, aux larves de chrysopes et aux larves de coccinelles (adalia bipunctata), nous utilisons également une cécidomyie (aphidoletes aphidimyza) très efficace sur de gros foyers.

Lorsque nous voyons une augmentation significative de la population, et que nous n'avons pas encore reçu les prédateurs, nous pouvons utiliser du bioshower (produit biodégradable à base de sels de potassium et d'acides gras, une sorte de savon noir professionnel) . Il agit en enlevant la cuticule couche externe sécrétée par l'épiderme des insectes cireuse qui recouvre le corps des cochenilles. Lorsque la cuticule disparaît, les pucerons ne peuvent plus conserver leur humidité corporelle, et vont s'assécher et mourir. Nous répétons le traitement à 20 minutes d'intervalle. Cela les affaiblit et ralentit un peu leur développement.

En pratique

Plant 1

Les résultats

Dans l'ensemble nous arrivons de mieux en mieux à contrôler les pucerons, même si parfois on peut parfois se laisser déborder car nous n'employons plus d'insecticides chimiques ou biologiques. Nous n'hésitons plus maintenant à faire des lâcher très important de prédateurs. (larves de chrysopes, pupes d'aphidoletes...)

Depuis l'arret de l'emploi d'insecticides chimiques ou biologiques, des insectes indigènes viennent dans les serres et participent à la régulation des pucerons (plusieurs espèces de syrphes, forficules....)